Lyric discussion by Lunes 

Cover art for Dwa De Lom Viewo lyrics by Manno Charlemagne

Traduction en français (par Karole Gizolme avec la collaboration de Lionel Pierre-Louis, Anne Lescot, Reynold Henrys, Bernard Chancy, Barbara Prézeau) :

DROITS DE L'HOMME, VIEJO*

Droits de l’homme, c’est ainsi qu’on les nomme, Lamayòt** pour enfants téméraires, Après deux cents ans, on en est toujours au même point : L’homme veut me faire croire que le soleil est le bon dieu. Mais le diable est venu, sans dire un mot, La bible c’est une chose sacrée, Une chose toujours pas très claire : Les Blancs ont pris la terre, Ils nous ont donné la bible, On a accepté, on a écouté.

Fais-moi gagner un peu d’argent en travaillant pour toi, cher maître. Sur les questions idéologiques, cher frère, Nous sommes admirés, honnêtement, Mais pour le reste, ne sommes-nous bons que pour la misère ? ... Au moins une chose changera : Nous sommes capables d’être ministre, C’est vrai nous avons étudié pour cela. Tonnerre ! La cause nationale, ils l’ont utilisée, Longtemps, la littérature servait à quelque chose. Maintenant, je crois qu’il faut passer aux actes, Pas besoin de nous fâcher, nous sommes déjà enragés.

Au milieu d’un champ de canne près d’Iguey, en République dominicaine, Deux Haïtiens assis dans un batey. L'un parle, l’autre écoute, ils ne font pas de bruit. Seul le vent dans les cannes entend leurs paroles. Cousin, je vais partir en Haïti. Si tu as une commission à faire passer, je la remettrai à ta femme. Cousin, même si ce n'est que 10 pesos, donne-les-lui. Cousin, quand tu arrives chez moi, si ma femme est avec un autre, Donne-les à ma mère. Le cousin est allé, le cousin est revenu, Avec une triste nouvelle : Sa mère est morte depuis plusieurs années ; Certains disent que c’est le chagrin. Sa femme, elle, est toujours là, elle tient le coup. Les enfants sont délaissés : Le premier est aussi grand qu’un cheval, Le petit dernier ne se rappelle même pas de son père.

Au milieu d’un champ de canne près d’Iguey, en République dominicaine, Deux Haïtiens assis dans un batey. Un parle, l’autre écoute, ils ne font pas de bruit. Le vent dans les cannes s'empresse d'effacer leurs paroles. Cousin, Je reviens d’Haïti. Ta femme m’a remis une commission pour toi. Cousin, il est temps de rentrer. Cousin, quand tu passeras la frontière, Même si tu ne rapportes rien, n’oublie pas ta machette. Cousin, cousin, cousin... Cousin, prends ta machette pour couper les ronces, Cousin, prends ta machette pour couper les mauvaise herbes. Cousin, prends ta machette pour couper les ronces, Cousin, prends ta machette pour couper les mauvaise herbes.

  • "Viejo" : se dit du coupeur de canne haïtien en République dominicaine qui n'est jamais retourné chez lui. Contrairement au "Kongo", celui qui vient d'arriver dans les "bateyes" (plantations). ** "Lamayòt" : sac transporté par un homme pendant le carnaval. Les enfants payent un penny pour avoir le droit de voir ce qui est dedans ; jeu à la fois amusant et effrayant.
Translation

@Lunes, Merci pour cette belle traduction. Est-ce vous savez où je peux entendre cette chanson?

Sur l'album La Fimen (1994) :

https://www.youtube.com/watch?v=RYIEmXB4DL0

Sur l'album La Fimen (1994) : www.youtube.com/watch?v=RYIEmXB4DL0

En direct en 1988 au Batofou (Pétion-Ville) avec la Koral Konbit Kalfou : www.youtube.com/watch?v=uyMabBzab04

La version complète de ce concert de 1988 : www.youtube.com/watch?v=Q4Bg3wnDlJU